Ce slam a été écrit et déclamé lors du colloque Les hommes et les enfants d’abord, organisé par WoMen’Up. Il s’est notamment inspiré des slams Le savoir est SHARE et En No Man’s Land.
L’éducation est partout, à l’école, à la maison, dans la rue, dans la boue… Du bout des doigts, on apprend à compter, sur qui sur quoi ?
On apprend à conter fleurette/monts et merveilles, à se raconter de belles histoires. On apprend à y croire.
On apprend, à travers des mots, des jeux vidéo, des pubs de Légo. On apprend de tout ce qui nous entoure, avec ou sans détour.
On se fie à ce que l’on voit, à ce que l’on vit. On se construit, on reproduit des schémas préconstruits.
On naît avec un sexe, on nous affecte un genre. Même pas encore sur terre que déjà notre destin est clair.
Petits gars, tu seras fort, puissant et tu ne pleureras pas, comme un gars. Tu joueras aux voitures, au guerrier, au foot, au basket… un vrai mec.
Petite fille, tu seras douce, coquette, fragile, comme une fille. Tu aimeras les poupées, la dinette, tu rêveras d’être princesse, une vraie nénette.
Alors on fait genre. On fait genre pour correspondre, pour se fondre, on fait genre, faut surtout pas faire d’ombre.
“Sexisme pas mon genre”, machisme pas mon stéréotype, stigmatisation pas ma religion.
Egalité des chances, dans la réussite comme dans la différence.
L’éducation est partout. Grandir, faire grandir, former non formater, s’informer et non se con-former.
Être le héros, l’héroïne d’un conte de faits et gestes anti-clichés, décomplexés.
Alors, quittons le navire et laissons « femmelettes » et « hommasses » dans cette mélasse.
L’homme se décline à l’infini, au masculin, au féminin, au neutre… au pluriel en somme. Soyons juste nous, humains.
Apprendre à lire pour lire à comprendre et réécrire ses propres règles, son propre code. Hacker son avenir.
On parle d’école augmentée, j’aimerais parler d’élève élevé, enrichi, envolé, acteur de sa destinée, maître de son épopée.
Un funambule somnambule, pilote de ses rêves, gardien de sa bulle.
L’éducation est partout… Elle n’a pas d’âge, pas de frontière, pas de limite. C’est l’âme du savoir, l’arme de la paix, la flamme de la victoire.
Elle est la vie elle même, un art de l’extrême à manier avec grande précaution. Seule caution d’un futur équitable, d’un futur durable.
A bonne école, on éclate les genres littéraires, historiques… humains.
A bonne école, nos jeunes se jouent des stéréotypes et grandissent main dans la main.